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Argentine : le kirchnérisme a-t-il signé son arrêt de mort ?

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Affecté par une crise monétaire ainsi qu’une crise ouverte avec des fonds vautours, le gouvernement de Cristina Fernandez de Kirchner a fait preuve d’une impopularité croissante en 2014. En ce début d’année 2015, la présidente s’est trouvée embourbée dans une affaire politico-judiciaire qui pourrait compromettre les élections présidentielles d’octobre 2015.

En politique intérieure comme en politique extérieure : des faux-pas qui affaiblissent les « K »

Cristina Fernandez de Kirchner - Présidente de la République d'Argentine
Cristina Fernandez de Kirchner – Présidente de la République d’Argentine (2007 – 2015)

Au cours du mois dernier, la présidence argentine a vacillé sérieusement lorsqu’est paru à la une des médias du monde entier le « suicide » du magistrat Alberto Nisman. Immédiatement, la thèse du suicide est refusée parmi les opposants qui y voient un meurtre contre celui qui avait accusé publiquement la Présidente. A. Nisman comptait en effet pointer du doigt le rôle de la Présidente dans la couverture offerte à l’Iran après l’attentat antisémite de 1994 à Buenos Aires totalisant 84 morts. En matière de politique extérieur, le dernier faux-pas en date est un malheureux tweet envoyé par la Présidente lors d’une tournée à Pékin pour attirer les investisseurs chinois. Le tweet en question ironisait maladroitement sur l’accent asiatique en espagnol… Ceci n’a pas manqué de générer un bad buzz mondial, provoquant la colère des Chinois ainsi que la honte des Argentins.

Crier au complot : une stratégie perdante ?

Face à ces polémiques, le pouvoir s’est muré dans une position dure. Suite à la forte mobilisation du 18 février rassemblant plus de 400.000 manifestants dans Buenos Aires, le Premier Ministre n’a pas caché son mépris en minimisant l’impact de la manifestation. Depuis le début de l’affaire, la Présidente et son gouvernement n’ont de cesse de crier au complot destiné à affaiblir leur légitimité. Cette stratégie a creusé le fossé avec les classes moyennes et aisées qui ne sentent pas prises en considération par les choix politiques du gouvernement K. La Marche du 18F est venue catalyser tous les mécontents du régime Kirchner…

En octobre prochain auront lieu les élections présidentielles. La Constitution n’autorise que 2 mandats consécutifs mais les « K » ne sont pas prêts d’abandonner si facilement le pouvoir après 12 ans au sommet de l’Etat. De plus, le kirchnérisme n’a pas dit son dernier mot et doit chercher donc de nouvelles têtes pour se réincarner. Les 2 poulains en lice sont Daniel Scioli, gouverneur de la province de Buenos Aires et vice-président du parti au pouvoir, ainsi qu’Axel Kicillof, l’actuel Ministre de l’Economie. Il faudra suivre les prochains mois pour voir comment les deux prétendants officieux se positionnent dans la campagne présidentielle. Si les 12 derniers mois n’ont cessé de venir déclasser l’économie argentine, le kirchnérisme continue de séduire parmi les classes populaires. Si en octobre prochain le « règne Kirchner » sera bel et bien achevé, le kirchnérisme pourrait lui survivre et persévérer à la tête de l’exécutif.

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